avec l'aimable autorisation des éditions musicales Djanik
en date du 26 janvier 2007
Charles AZNAVOUR
Vers les docks où le poids et l'ennui
Vé leu dock tion lo pa pi l'enouye
Me courbent le dos
Me corbon lo dô
Ils arrivent le ventre alourdi
Y z'arrevon lo vaitre alordi
De fruits les bateaux
De fri lou batiau
Ils viennent du bout du monde
Y vinnon du savon du mondo
Apportant avec eux
Aportai t'avoua yo
Des idées vagabondes
De z'idé vagabonde
Aux reflets de ciels bleus
U reflé deu ciel bleuzou
De mirages
De mirazo
Traînant un parfum poivré
Trainai on parfum pavrô
De pays inconnus
De pailli pô cogno
Et d'éternels étés
Pi d'étarnal z'été
Où l'on vit presque nus
Tion l'on vi apoupré nu
Sur les plages
Su leu plaze
Moi qui n'ai connu toute ma vie
Ma que n'a cogno tota ma via
Que le ciel du nord
Ke lo ciel du nôr
J'aimerais débarbouiller ce gris
Z'amera débardelye cho gri
En virant de bord
Ai virai de bôr
Emmenez-moi au bout de la terre
Aimenô me u savon de la tara
Emmenez-moi au pays des merveilles
Aimenô me u paï d'el marveille
Il me semble que la misère
Y me saible ke la mizéére
Serait moins pénible au soleil
Serai min peniblo u selo
Dans les bars à la tombée du jour
Dè leu bar a la tombô du zor
Avec les marins
Avoua leu marin
Quand on parle de filles et d'amour
Kè on piaille d'el feille pi d'amor
Un verre à la main
On varo a la man
Je perds la notion des choses
Ze pére la nochion d'el saze
Et soudain ma pensée
Pi sodan ma paissô
M'enlève et me dépose
M'ailive pi me depouje
Un merveilleux été
On marvaillo z'été
Sur la grève
Su la gréve
Où je vois tendant les bras
Tion ze va taidai leu bra
L'amour qui comme un fou
L'amor kemè on fo
Court au devant de moi
Cor u devai de ma
Et je me pends au cou
Pi ze me pai u co
De mon rêve
De mon révo
Quand les bars ferment, que les marins
Kè leu bar farmon , kè leu marin
Rejoignent leur bord
Rezoingnon yo bôr !
Moi je rêve encore jusqu'au matin
Ma ze révo oncor tai ku matin
Debout sur le port
Depointe su lo pôr
Emmenez-moi au bout de la terre
Aimenô me u savon de la tara
Emmenez-moi au pays des merveilles
Aimenô me u paï del marveille
Il me semble que la misère
Y me saible ke la mizéére
Serait moins pénible au soleil
Serai min péniblo u selo
Un beau jour sur un rafiot craquant
On biau zor su on batiau crakai
De la coque au pont
De la couka u pon
Pour partir je travaillerai dans
Pe parti ze travalyere dè
La soute à charbon
La sota a sarbon
Prenant la route qui mène
Prenai la rota ke minne
A mes rêves d'enfant
A mou révo d'aifai
Sur des îles lointaines
Su de zile louintinne
Où rien n'est important
Ou rai ne t'importai
Que de vivre
Ke de vivro
Où les filles alanguies
Tion le felie z' alaiguy
Vous ravissent le coeur
Vo ravisson lo côr
En tressant m'a-t-on dit
Ai tressai m'a-t-on de
De ces colliers de fleurs
De ché corone de fleur
Qui enivrent
Que m'ainivron
Je fuirai laissant là mon passé
Ze fuirai lassai tie mon passô
Sans aucun remord
Sai lo moindro remôr
Sans bagage et le cœur libéré
Sai bagazo pi lo côr liberô
En chantant très fort
Ai saitai vra fôr
Emmenez-moi au bout de la terre
Aimenô me u savon de la tara
Emmenez-moi au pays des merveilles
Aimenô me u paï del marveille
Il me semble que la misère
Y me saible ke la mizéére
Serait moins pénible au soleil
Serai min peniblo u selo
Emmenez-moi au bout de la terre
Aimenô me u savon de la tara
Emmenez-moi au pays des merveilles
Aimenô me u paï del marveille
Il me semble que la misère
Y me saible ke la mizéére
Serait moins pénible au soleil
Serai min peniblo u selo
Puis lala lala (deux lignes) puis
Il me semble que la misère
Y me saible ke la mizéére...
Serait moins pénible au soleil
Serai min peniblo u selo.