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Faites du Patois !
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7 février 2007

L’aloueta pi sou ptie avoua lo metre d'on san (L’alouette et ses petits avec le maître d'un champ)

Ne t’attends qu’à toi seul ; c’est un commun proverbe.
Ne t’attai ka ta mémo ; ye t’on comun prouverbo.
Voici comme Esope le mit en crédit :
Vtia kemai ézope lo mi t’ai crédi :
Les alouettes font leurs nids dans les blés quand ils sont en herbe,
Le z’alouete fai yo ni dai leu blô kai y son t’ai n’arba
C’est-à-dire environ le temps que tout aime et que tout pullule dans le monde,
Ye t’a dere a pou pré lo té yon tot’ame pi tion to pelele dai lo mondo
Monstres marins au fond de l’onde, tigres dans les forêts, alouettes aux champs.
Monstro marin u fon de l’onda, tigro dai le foré, alouete u san.

Une pourtant de ces dernières
Yena pretai de chle derire
Avait laissé passer la moitié d’un printemps
Ave  lacha passô la matia d’on printé
Sans goûter le plaisir des amours printanières.
Sai gotô lo plazy del z’amor printanir.
A toute force enfin elle se résolut
A tote fôrce aifin yela reujolu
D’imiter la nature, et d’être mère encore.
D’imitô la natera, pi d’étre mére oncor.
Elle bâtit un nid, pond, couve, et fait éclore,
Le bati on ni, pon, cove, pi fa t’échleure
A la hâte : le tout alla du mieux qu’il put.
A la va vito : lo to t’ala du mio ki pu.

Les blés d’alentour mûrs avant que la nitée
Leu blô d’alaitor mo avai ke la nicha
Se trouvât assez forte encor
Seu trova  asse fôrta oncor.
Pour voler et prendre l’essor,
Pe volô pi praidre l’ èvoulô
De mille soins divers l’Alouette agitée
Avoua milo suin devar l’aloueta agito
S’en va chercher pâture, avertit ses enfants
Sai va cri patera, prévin sou z’aifai
D’être toujours au guet et faire sentinelle.
D’étre torzo a guétô, pi fare saitenela.

« Si le possesseur de ces champs vient avec son fils, comme il viendra, dit-elle,

« Si lo prôpriétézou de seu san vin avoua son kadé, k’mè y vindra, de ta yela
Ecoutez-bien : selon ce qu’il dira,
éketô biai : kemè y dera
Chacun de nous décampera. »
sation  de no dékaipera. »

Sitôt que l’Alouette eut quitté sa famille,
Assetou ke l’aloueta u ketô sa famelie,
Le possesseur du champ vient avec son fils.
lo prôpriétézou deu san vin avoua son kadé.
« Ces blés sont mûrs, dit-il, allez chez nos amis
« Cheu blô son mo, deze-te, allô vé no z’ami
Les prier que chacun, apportant sa faucille,
Lou preille ke sation, apourtai sa fausseillie,
Nous vienne aider demain dès la pointe du jour. »
No vinne adie deman, dé la levô du zor .»

Notre Alouette de retour
Noutra aloueta u retor.
Trouve en alarme sa couvée.
Trove ai n’alarmo sa covô.
L’un commence : « Il a dit que, l’aurore levée,
Yon kemaisse : « La de, ke, lo selo levô,
L’ont fit venir demain ses amis pour l’aider.
On fa veni deman seu z’ami pe l’adie. »

« S’il n’a dit que cela, repartit l’Alouette,
« Si n’a de ke saitie, de t’alôr l’aloueta,
Rien ne nous presse encore de changer de retraite :
Rai ne no présse oncor de saige de retreta :
Mais c’est demain qu’il nous faut tout de bon écouter.
Mé ye deman ki fô pe to de bon éketô.
Cependant soyez gais ; voilà de quoi manger. »
Pe dra vor siazo gué : vtia de ka maijie. »

Eux repus, tout s’endort, les petits et la mère.
Yo repu, to saidreme, lou ptie pi la mére.
L’aube du jour arrive, et d’amis point du tout.
La levô du zor arreve, pi d’ami pin du to.
L’Alouette à l’essor, le maître s’en vient faire
L’aloueta a l’essôr, lo métre sai vin fére
Sa ronde ainsi qu’à l’ordinaire.
Sa ronda kemè d’abiteda.
Ne t’attends qu’à toi seul ; c’est un commun proverbe.
Ne t’atai ka ta lamè ; ye ton comun proverbo.
Voici comme Esope le mit
Vtia kemè ézope lo mi
En crédit :
Tai crédi :

- Non, mes enfants ; dormez en paix :
« - Nô, meu z’aifai ; dremô z’è pé :
Ne bougeons de notre demeure. »
Ne bozon pô de noutra demeure. »
L’Alouette eut raison ; car personne ne vint.
L’aloueta u razon ; preka nion ne vin.

Pour la troisième fois, le maître se souvint
Pe lo traziainmo co lo métre se sovin
Dit-il, de nous attendre à d’autres gens que nous.
Deze te, de no z’ataidre a d’outro zan ke no.
De visiter ses blés. « Notre erreur est extrême,
De vezetô seu blô. « Noutra fata t’ésstréme
Il n’est meilleur ami ni parent que soi-même.
Ye ne melio z’ami ni parai ke sa mémo
Retenez bien cela, mon fils. Et savez-vous
Retin biai saitie, mon kadé. Pi sa te
Ce qu’il faut faire . Il faut qu’avec notre famille
Ka y fô fére ? Y fô kavoua noutra famelie
Nous prenions dès demain chacun une faucille :
No prenin dé deman sation na fausselia :
C’est là notre plus court ; et nous achèverons
Ye tie noutron ple cor ; pi no z’assuiron
Notre moisson quand nous pourrons. »
Noutra masson kai no porron. »

Dès lors que ce dessein fut su de l’alouette :
Dé lo momai ke cho dessin fu so de l’aloueta :
« C’est-ce coup qu’il est bon de partir, mes enfants ! »
« Ye cho ko ke ye lo momai de parti, mou z’aifai !
Et les petits, en même temps,
Pi lou petie, ai mémo té,
Voletants, se culebutants,
Voletai se culebutai,
Délogèrent tous sans trompette.
Délozèron tui sai trompeta. »

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